Catoire de Bioncourt

Lorraine 1730-1789

BRANCHE CADETTE à METZ

Troisième degré
Jean-Baptiste CATOIRE , né le 25 juillet 1730, écuyer, seigneur de la baronnie de BIONCOURT, Allaincourt (1), des fiefs de Delme, Puisieux, Chocourt et autres lieux, fut d'abord avocat au parlement, puis avocat du roi au bureau des finances de Metz, le 14 mai 1767, et enfin, procureur au siège royal des Eaux et forets de Metz.


Il avait conçu le projet généreux de rendre la petite rivière de la Seille navigable et flottable. Ses premières tentatives semblaient annoncer un résultat heureux.
NAVIGATION INTÉRIEURE

"CATOIRE veut rendre la Seille navigable"
Histoire de la Seille

De 1771 à 1775, Jean-Batiste-Nicolas CATOIRE, écuyer, Seigneur de la baronnie de BIONCOURT, seigneur de Delme, Puzieux, Alincourt, fit des essais pour rendre la Seille navigable et flottable. Il remonta la rivière de BIONCOURT à Dieuze avec une petite flottille (40 voiles de bois de chêne d 400 à 500 pieds de long) puis redescendit jusque Metz. Il réussit (avec beaucoup de difficultés), mais le débit et le niveau de l'eau étaient particulièrement favorables ce jour là. Une foule d'autres mémoires et de projets de canaux ont été publiés depuis un siècle; des propositions rnême ont été faites par des compagnies : mais à l'exception des travaux exécutés sur la Seille par Jean-Batiste-Nicolas CATOIRE de BIONCOURT, aucun de ces projets n'a eu de suite.

"Entre trois et quatre heures de l'après-midi, à la retenue des eaux de la Seille, au-dessus du pont des Arènes, près de la porte Mazelle, une affluence considérable s'est massée pour voir arriver à Metz quatre trains de bois en provenance de BIONCOURT, à une quarantaine de kilomètres de Metz. Ce 20 novembre 1771, ce sont les premières flottes de planches qui descendent la Seille. CATOIRE de BIONCOURT, originaire de Verdun, avocat du roi au bureau des finances de Metz, a pensé rendre la Seille navigable comme l'était la Moselle."

L'année suivante, dans la partie la plus difficile de la rivière et en remontant le courant, il fait naviguer de BIONCOURT à Burthécourt, six bateaux chargés de bois pour la Saline de Château-Salins, tirés par quatre chevaux seulement.

Le 13 janvier 1773, le Conseil d'État lui concède le privilège de rendre la Seille navigable. Les travaux seront importants : élargissement de la rivière, abattage des saules et des peupliers, établissement d'écluses, suppression des moulins. En contrepartie de ces travaux et de l'entretien, CATOIRE percevra en contrepartie le prix des transports réalisés. Mais les propriétaires riverains qui appartiennent à une caste très influente (seigneurs, chanoines, comtes, colonel, chevalier de Malte, baron, marquis ...) demandent que ce privilège soit annulé : financièrement CATOIRE ne pourra pas faire ce travail, il faudra indemniser les propriétaires des moulins détruits qui provoqueront une famine pour 40 000 personnes.

Le sieur CATOIRE commence les travaux dans un climat majoritairement hostile. Ses ouvriers travaillent la nuit et sont chassés à coups de fusils.

Malgré les 300 000 livres dépensés pour faire 22 écluses ou portières et pour curer ou redresser certaines parties de la Seille, il renonça au projet. Les écluses furent détruites par les propriétaires dans les années qui suivirent. Le lit de la rivière s'envasa à nouveau et la Seille redevint ce qu'elle était.

Le 20 novembre 1778, on vit arriver à Metz, à la retenue des eaux de la Seille, au dessus du pont des Arènes, quatre trains de bois, que Jean-Baptiste CATOIRE avait fait descendre sur cette rivière depuis BIONCOURT, à neuf lieues de Metz, et qui avaient franchi des obstacles insurmontables. L'académie messine, voulant encourager l'auteur d'un projet aussi hardi, lui accorda, par sa délibération du 25 novembre suivant, un de ses jetons en or. Jean-Baptiste CATOIRE  sacrifia vainement une partie de sa fortune, et ses tentatives furent abandonnées. (voir la biographie du Parlement de Metz, par Michel, f'72).

Il avait rendu foi et hommage au roi pour la Baronnie de BIONCOURT et dépendances, le 6 mai 1772; il la possédait encore en 1780; le revenu en était de 2,740 livres 15 sols de France (Archives de Nancy).

(1) La baronnie de BIONCOURT, en lorraine, diocèse de Toul, située sur la rivière de Seille, à trois lieues nord est de Nancy, et à deux lieues sud ouest de Château-Salins, fut l'apanage d'une vieille maison de chevalerie de l'ancienne Lorraine, qui s'éteignit au XVI ' siècle dans la maison de Custine.


C'est en 1780 que cette terre fut vendue à Antoine-André CHAPPÉ, conseiller du roi à la chancellerie de Metz, (lequel en fit roi et hommage au roi le 27 mai 1785) par dame MILETY, femme séparée quant aux biens du sieur CATOIRE, qui réserva toutefois à son beau-fils Jean Baptiste Louis César, de porter le nom de BIONCOURT par acte passé devant Maître ANTHOINE, notaire à Château-Salins, en date du 15 octobre 1780. Jean Nicolas CATOIRE a épousé en premières noces Françoise Marguerite MANGIN, morte en 1769; et en seconde noces, en 1774, Anne-Catherine MILETY, fille de François MILETY, conseiller de la ville de Verdun, et de Marie RUTANT, laquelle fit une vente de bois au roi, le 27 novembre 1776, pour les salines de Château-Salins ; dans cet acte, M. CATOIRE est qualifié de membre de l'académie royale des sciences et arts de la ville de Metz. Il mourut, en 1781, à Nancy, laissant, de son premier mariage, le fils qui suit.


Quatrième degré
IV. Jean Baptiste Louis César CATOIRE de BIONCOURT, écuyer, né 1e 25 août 1757, fut baptisé en la paroisse de Saint-Simplice de la ville de Metz. Il eut pour parrain Jean Baptiste César CATOIRE, écuyer, conseiller du roi, receveur de ses finances à Verdun, son aïeul paternel, et pour marraine dame Agathe HUMBLOT, épouse de François Mangin, ancien échevin de l'hôtel de ville de Verdun, son aïeule maternelle. (actes de l'état civil de la ville de Metz.) Il fut reçu licencié ès lois le 1er avril 1786, puis avocat au parlement, et enfin, avocat du roi au bureau des finances de Metz en1786 au lieu et place de son père, avocat général au bureau des finances des évêchés de Metz et d'Alsace. 

Le Grand Conseil portant dispense du marc d'or de noblesse à Versailles de Jean Baptiste Louis César CATOIRE de BIONCOURT (19 août 1786) ; (AN de Paris - E/2631)

 

LES SALINES ROYALES DE DIEUZE

Il fut directeur de la saline de Moyenvic, administrateur général des salines de l'Est, et, sous l'Empire, ambassade de la République Helvétique (biographie des hommes marquants de l'ancienne lorraine, 1829); il est mort à Paris le 9 octobre 1825. Il avait épousé, en 1780, dame Marie Andrée Germaine VINCENT, dont il eut entre autres enfants :
l° Jean Baptiste Henri Marie CATOIRE de BIONCOURT, né le 1er mai 1782, qui épousa, en 1803, Marie Sophie GILBERT, décédée à Colmar, le 27 Février 1827; il est mort en juin 1834. Ils eurent pour enfants :
A. N. CATOIRE de BIONCOURT, enseigne de vaisseau, mort en 1820;
B. Ferdinand CATOIRE de BIONCOURT, jésuite , mort à Anvers;
C. Henri CATOIRE de BIONCOURT, professeur de droit à Strasbourg,
mort en Amérique en 1872;
D. Armand CATOIRE de BIONCOURT, officier, mort en Algérie;
E. Elisa CATOIRE de BIONCOURT, mariée: 1° à MIOLLY de SAILLY; 2' à M DUCREU.
Du premier lit vinrent: Raymond, Marcelle et Maurice. Ce dernier décédé;
F. Camilla CATOIRE de BIONCOURT, mariée à M Goujon, dont la fille Suzanne a épousé M de la ROBERTIE.
2° Marie Etienne Justine CATOIRE de BIONCOURT, née le 6 février à Château Salins, mariée :  le 27 juillet 1803 à Antoine Charles Joseph JODELOT, mort le 8 octobre 1806;  le 26 avril 1815, à Raoul-Alexis Mathieu, major d'artillerie, chevalier de la légion d'honneur; ils ont eu pour fils Henry Mathieu, ingénieur civil, officier de la légion d'honneur;  3° Marie Stéphanie Alphonsine CATOIRE de BIONCOURT, qui fut mariée le 10 septembre 1814, par contrat passé devant Rollé, notaire royal à Metz, avec Nicole Joseph du RIEU de POUILLY, né en 1789, qui fit, comme officier, toutes les guerres de l'empire, assista à dix-huit combats, quitta le service en 1814, et se retira dans ses foyers; il administra pendant neuf ans la commune de Pouilly, et fut juge de paix, jusqu'en 1830, du canton de Vemy. Il appartenait à une très vieille famille du Rouergue et de la Lorraine, qui porte pour armes : d'argent, à trois fasces d'azur, au chef du même chargé de fleurs de lis d'or (1);
4° Jean-Baptiste Marie Auguste qui a continu‚ la descendance;

Cinquième degré
V. Jean-Baptiste-Marie-Auguste CATOIRE de BIONCOURT , écuyer, est né à Moyenvic, canton de Vic, département de la Meurthe, le 14 octobre 1789. Vers l'année 1817, il a émigré en Russie et s'est fait naturaliser Russe en 1825. Il est mort à Moscou, le 30 mai 1834, et il y est enterré; sa pierre tombale porte le nom de : CATOIRE de BIONCOURT. 


Tombe de Jean-Baptiste-Marie-Auguste CATOIRE de BIONCOURT
(Moscou - Cimetière des Allemands)